Culturele moord

Pier Paolo Pasolini: SALÒ o le 120 giornate di Sodoma (Sergio en Renata)




Graag zou ik nu een stukje schrijven over zaken die ik zelf beleefd heb, maar ik realiseer me meer dan ooit dat iets dergelijks niet kan. Internet laat dit niet toe. Het zou zo mooi zijn, ervaringen en kennis te delen, materiaal door te geven.

Ik kies nu voor een andere weg en laat mensen aan het woord waarmee ik me geestelijk en cultureel verwant voel. De reden waarom ik als eerste voor Pasolini kies zijn meerdere. Daar kom ik misschien nog op terug. Eerst deze tekst. Ze verklaart heel veel over de culturele en maatschappelijke toestand waarin we verzeild zijn geraakt en de reden waarom. Het polemische stuk stamt uit de periode van kort voor zijn dood, verscheen als krantenartikel en werd gebundeld in “Scritti corsari”.  Het sluit prima aan op mijn vorige stukjes over de media en de rol van de journalistiek.

Ik ben bang dat hetgeen Pasolini analyseert nog veel grotere consequenties heeft dan hij voorzag. Hij kon onmogelijk weten dat een in tijd ongelimiteerde wereldoorlog zou worden uitgeroepen tegen “het terrorisme”, die zo ongeveer alles aan geweld mogelijk zou maken dat gewenst is om de Westerse hegemonie met al haar bijproducten, die van de consumptie voorop, tot in lengte van dagen te vestigen. Ze baseert op de “Clash of Civilizations” van Huntington. Een post-racistische doctrine.

Terug in de tijd.


Om het artikel behoorlijk te kunnen lezen, klik op deze link: “Alte und neue Kulturpolitik”.

Merkwaardig, wat lees ik enkele dagen na bovenstaande notitie? Een boekbespreking in Le Monde diplomatique: “Scandales à l’italienne” over “Leçons de nu” van Walter Siti, Pasolini specialist. 



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«Vers quoi mon regard et ma curiosité se tournent-ils spontanément, que jouissent-ils, par nature, de connaître, sans jamais se lasser et se sentir contraints? Sur quoi mes facultés perceptives et intellectuelles se concentrent-elles à longueur de journée (…) ? Aucun doute, la seule réponse est : sur un bel homme nu. Je n’ai donc pas d’alternatives, le premier essai “de ma vie” ne peut être que sur le nu masculin.»

Double de l’auteur, le narrateur de Leçons de nu s’appelle Walter Siti, enseigne la littérature à l’université de Pise, est un homosexuel que fascine le corps des hommes, aux cuisses et pectoraux gonflés à bloc. Il les collectionne, en photos découpées dans des revues, et les consomme en chair et en os, après les avoir littéralement cueillis au hasard de ses virées, à la périphérie des villes, dans les salles de musculation, les compétitions d’haltérophilie ou les concours de culturistes… Une frénésie qui l’amène à des extrémités aussi scabreuses que drôles — comme lorsqu’il se fait passer pour un employé des services d’hygiène dans le but de « mettre à poil une quinzaine d’ouvriers » d’une entreprise de chromage et nickelage électrolytique… Mais Leçons de nu est bien plus qu’un manuel d’anthropométrie à usage pornographique.
Auteur de sept romans et d’essais critiques, spécialiste de Pier Paolo Pasolini et universitaire renommé, considéré comme un écrivain majeur en Italie, Siti, 65 ans, n’avait jusqu’à présent jamais été traduit en français, même s’il est intervenu à plusieurs reprises dans des revues. C’est son premier roman, paru en 1994, qui est ici proposé. Livre-somme de plus de six cents pages que son auteur mit douze ans à écrire, Leçons de nu fit l’effet d’une bombe à l’époque de sa parution : une bombe littéraire où alternent fulgurances spirituelles, prose triviale, poèmes, envolées érotiques, passages érudits. Peut-être le premier exemple en Italie de ce qu’on qualifie d’« autofiction », cette forme romanesque où l’auteur et le narrateur entendent se confondre, Leçons de nu conte une vie, en une autobiographie où, si tout n’est pas exact, en revanche tout est vrai…
Mais, sur fond de guéguerres dans le microcosme universitaire toscan, c’est aussi l’évocation d’un pays en pleine mutation qui se déploie, un pays en train de tourner la page de la Démocratie chrétienne et de sa domination sur la vie publique depuis l’après-guerre, c’est aussi la mutation de l’ère Berlusconi qui s’anticipe — il sera élu pour la première fois président du conseil en 1994.
De même que Pétrole, de Pasolini, fut le roman de l’Italie des années 1980, Leçons de nu est celui de l’Italie des années 1990 : la corruption, l’omniprésence de la publicité, la toute-puissance de la télévision, l’hédonisme à tout prix, l’hypertrophie du désir, le consumérisme, la marchandisation des corps… Expression de la haine de soi et de la rage que soulève en lui le monde, le roman de Siti emporte le lecteur dans sa danse, tourbillon dynamisé par l’ironie de l’auteur et son incontestable talent à se moquer de lui-même. En cela, Leçons de nu n’est pas une œuvre pessimiste : elle dit la jubilation autant que le dégoût de vivre dans les temps modernes.

 

Lucie Geffroy

 

Leçons de nu, de Walter Siti, traduit de l’italien par Martine Segonds-Bauer, Verdier, Lagrasse, 2012, 672 pages, 28,50 euros.


deze vertaling verscheen in 1995

 


 


LITERATUUR
Federico Luisetti – Pédagogie de la répugnance – à propos de Pétrole de Pier Paolo Pasolini – AOC 18 mai 2022

Uitgelicht: screenshot SALÒ

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