Profijtelijke energie op onze kosten

“Better be active today than radioactive tomorrow” Soviet poster, 1980s




Een kenschets van de Europese energiemarkt toont ons hoe het profijtbeginsel werkt, waarbij de kosten worden afgewenteld op de gemeenschap. Kernenergie is hiervoor wel het paradepaard. Toch wordt op deze voet verder gegaan. Waarom? Groei moet, een kapitalistische wetmatigheid, totdat we allemaal het loodje leggen.
 
Verbazingwekkend en feitelijk ongehoord dat degenen die we volksvertegenwoordiger noemen pleiten voor nieuwbouw van kerncentrales. Tuk op het verkrijgen van plutonium? Waarin ze ieder geval uitblinken is het gegoochel met begrippen die de lading moeten dekken, die van een stralende toekomst.
 
 

NATIONALISATION À 100 % D’EDF : LA FIN DU TOUT MARCHÉ ?

Jacques Littauer

 

Le gouvernement nationalise EDF car lui seul peut payer la fuite en avant dans le nucléaire. Mais est-ce l’occasion de dire « stop » à Bruxelles et à son absurde marché de l’électricité, ou au contraire le premier clou dans le cercueil d’un fleuron industriel français ?

L’entreprise Électricité de France sera donc « nationalisée à 100 % », a annoncé Élisabeth Borne lors de son discours de politique générale mercredi. L’État, qui détient déjà 84% du capital d’EDF, va racheter auprès des petits actionnaires leurs actions, pour un coût estimé à 7 milliards d’euros. On notera que l’aventure boursière d’EDF n’aura pas été un franc succès : l’action, cotée à 32 euros lors de la mise sur le marché de l’entreprise en 2005, ne vaut plus que… 8 euros aujourd’hui.
 

EDF ne vaut plus un cachou

L’explication est simple : aucun fonds d’investissement, ne veut de cette entreprise, endettée à hauteur de 60 milliards d’euros, et à qui la relance du programme nucléaire par le technophile Emmanuel Macron va coûter des dizaines de milliards d’euros.

Nationaliser EDF n’est donc pas un choix : le gouvernement y est contraint s’il veut éviter que les coûts d’emprunt de l’entreprise ne grimpent démesurément à l’avenir. Bon, et puis, c’est aussi une manière pour Le Maire de se racheter, lui qui a fait perdre de l’argent à EDF, en imposant à l’entreprise de revendre à bas prix aux fournisseurs une électricité qu’elle était obligée d’acheter sur les marchés, aux actuels prix délirants.
 

Vous avez dit souveraineté ?

Bien sûr, surtout dans le contexte français où tant de personnes sont encore – mais pour combien de temps ? – attachées à l’État, le gouvernement surjoue la carte de la souveraineté. Je rappelle ainsi que le titre, à se taper le cul par terre de rire, de Bruno Le Maire, est «  ministre de l’Économie, des Finances, et de la Souveraineté industrielle et numérique ».

On notera également que, si la gauche avait pris la même mesure, LREM hurlerait à la désobéissance européenne. Mais il se trouve que les traités européens ne disent rien concernant la propriété des entreprises : celles-ci peuvent parfaitement être publiques. Le mot de nationalisation n’y est pas prononcé. Cette question relève entièrement des États.

Il est certes cocasse de voir la majorité ânonner les mots « planification écologique » et « souveraineté » que la gauche défend depuis des années. Mais si les bonnes idées progressent, tant mieux ! Symétriquement, on relèvera que la haine de la France insoumise à l’égard de l’UE est incompréhensible, puisque l’UE n’empêche en rien de reprendre le pouvoir sur les entreprises du secteur énergétique. Bref : sont tous nuls.
 

Le marché, le marché, le marché

Ce qui est sûr, c’est que l’UE, répondant en cela à la demande des États, a mis en place un marché unique, régi par de nombreuses lois. Si l’UE n’empêche pas la nationalisation, elle impose en revanche la libre concurrence. Il n’y a là rien de paradoxal : pendant des décennies, Renault a été une entreprise publique (la fameuse « régie ») en concurrence avec des constructeurs automobiles privés, français comme étrangers.

Mais c’est là que tout se joue. Comment avoir de la concurrence sur le marché de l’électricité français si EDF est la propriété de l’État français à 100 % ? Une négociation va s’engager entre la France et l’UE. On notera que cette négociation est volontaire de la part de l’État français, qui pourrait s’y soustraire, comme il se soustrait aux règles du Pacte de stabilité, ou à plusieurs réglementations environnementales européennes.
 

On l’appelle Hercule

La solution, c’est le projet Hercule. Il date de juin 2019. L’idée est de séparer EDF en plusieurs entités. Seuls le nucléaire, les barrages, et le transport de l’électricité, le tout qualifié « d’EDF bleu », resteraient au sein de l’entreprise. Le reste, c’est-à-dire principalement les énergies renouvelables, baptisé « EDF vert », serait, lui, sorti de l’entreprise, et mis sur le marché, avec introduction (partielle) en Bourse.

Car si le nucléaire coûte des sommes folles, et croissantes, le photovoltaïque et l’éolien rapportent un max, surtout qu’EDF est obligé d’acheter cette électricité à un « bon » prix. Mais ce démantèlement avait alors suscité une très forte opposition chez les salariés, mais aussi chez de nombreux dirigeants, actuels ou passés, de la belle maison. Suite à de fortes grèves, le projet avait été abandonné en juillet 2021.

Hercule va-t-il revenir ? C’est ce que redoutent certains, pour qui la nationalisation constitue en fait la première étape du démantèlement du groupe. À l’inverse, le gouvernement annonce des objectifs qui pourraient plaire à la gauche (enfin, la gauche nucléophile) : faire baisser les coûts de financement et être en position de force face à Bruxelles. Quoi qu’il en soit, partisans et opposants se rejoignent sur le constat de l’aberration du marché européen de l’électricité : enfin !
 
7 juillet 2022
 
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Bron: CHARLIE HEBDO.fr


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