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L’horloge de sable
Les Roms, Gitans, Manouches, gens d’images et fils du vent
Le film “Liberté” de Tony Gatlif, porte sur le génocide tsigane pendant la Seconde Guerre mondiale. [Marina Obradovic – Photo12/AFP] |
Dans Le Cinématographe, Serge Lachat nous ouvre l’histoire et l’imaginaire des “gens du voyage” défendus par un des leurs Tony Gatlif ou mis en fiction par
Emir Kusturica.
Outre cette dimension culturelle, cette édition se penchera aussi sur les
politiques d’exclusion systématiques mises en place dès la fin du 19e siècle,
notamment en Suisse qui s’est voulue le premier pays sans nomades.
Les Roms dans la presse romande
Dans sa chronique mensuelle du 13 octobre 2012, Cin-Optique, publiée dans le quotidien genevois Le Courrier, Serge Lachat s’est à juste titre alarmé de la violence commise le 28 septembre dernier à l’encontre d’un campement de Roms dans la cité des Créneaux à Marseille. L’incendie de quelques caravanes, de lits et de meubles par une trentaine d’habitants parmi les plus pauvres a en effet de quoi nous inquiéter sur fond de paupérisation accélérée en Europe et rappelle les prémisses des exactions et pogroms perpétrés durant l’entre-deux-guerres.
Les 13 et 15 novembre derniers, Le Temps publiait deux grands articles sur la question. Le premier, signé Christophe Germann, avocat et chercheur argovien, propose rien moins que d’adopter en Europe la langue romani en lieu et place de l’allemand ou de l’anglais. En somme, substituer à la langue des vainqueurs celle des plus réprouvés parmi les exclus de la croissance économique mise à mal par les plans d’austérité.
Deux jours plus tard, le professeur d’histoire André Liebich revenait, dans les colonnes du même quotidien, sur les 17 milliards d’euros versés par l’Union européenne pour l’intégration des Roms. Sans grand succès d’ailleurs. Une telle somme apparemment généreuse cache mal l’ambivalence entre politique de reconnaissance et politique de redistribution en faveur d’une minorité ethnique jamais prise en compte en tant que telle.
Plaider une cause perdue ?
Depuis près de quarante ans, Tony Gatlif cherche à donner une visibilité à son peuple. Si certains de ses films tels Exils et Transylvania convainquent moins par leur usage appuyé de certains clichés sur les Gitans, Gadjo Dilo avec Romain Duris en 1997 puis Liberté en 2010 retracent par la fiction pour le premier, la réalité historique pour le second, la vie mouvementée des “fils du vent”. Dans Liberté, le réalisateur revient sur les pages sombres de la politique de Vichy contre les nomades et les Tsiganes, politique de quadrillage qui les menèrent en camps de concentration puis en déportation à Auschwitz selon le plan d’extermination décidé par les nazis. Ce génocide silencieux peine aussi à trouver ses historiens par le manque de témoignages des victimes et leur difficulté ou impossibilité à retracer, sans culture écrite, leur martyre.
En Suisse, le scandale de Pro Juventute
Comme tous les états-nations fondés au 19e siècle, la Suisse a pris rapidement des mesures discriminatoires à l’encontre des Tsiganes y compris les naturalisés. Et dès 1888, avec l’appui des thèses eugénistes et criminologiques, les autorités cherchèrent administrativement à éradiquer le “germe néfaste du nomadisme”. Un fonctionnaire fédéral, Eduard Leupold s’est illustré dès 1911 en s’appuyant sur des enquêtes psychiatriques et médicales pour chasser hors des frontières tout nomade ou gens du voyage. Cette politique de quadrillage a mené dans les années 1920 à des mesures extrêmement sévères: internement forcé, stérilisation des femmes et castration des hommes, enfants yéniches arrachés à leur famille et placés sans consentement dans des familles d’accueil. Avec la complicité des autorités, l’institution Pro Juventute, censée venir en aide aux plus démunis, a agi aux mépris des droits élémentaires des individus de 1927 à 1972. Des centaines d’enfants ont donc vécu durant un demi-siècle un cauchemar que les autorités ne reconnaîtront officiellement qu’en 1986. L’historien zurichois Thomas Huonker, avec l’aide de Regula Ludi, a publié un livre saisissant sur ces cas dans Roms, Sintis et Yéniches – La politique tsigane suisse à l’époque du national-socialisme aux Editions Page deux en 2009. On en suit dans l’émission un chapitre significatif avec l’auteur.
Imaginaire et dure réalité
C’est avec Emir Kusturica que ce Cinématographe entre dans la culture flamboyante des Tziganes de l’ex-Yougoslavie avec Le Temps des gitans sorti avec un immense succès en 1989. Si l’intrigue n’hésite pas à traiter d’aspects les plus sordides (enfants mendiants, règlements de compte entre parrain et protégés), elle transcende les moeurs gitanes par des scènes inoubliables mêlant onirisme et réalisme sans enjoliver les Roms. Du grand art couronné par plusieurs prix internationaux.
Réalisation: Gérald Hiestand
Uitgelichte foto: bron
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